Musique, bals et danses

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On ne peut pas comprendre la fête du feu sans la musique, les bals et les danses. Alors que dans certains villages, on pratique des danses propres à la fête (comme à Les, Bagnères-de-Luchon, Andorre, Bagà, Sant Julià de Cerdanyola, Isil ou La Pobla de Segur), dans d’autres la crémation des falles (flambeaux) est suivie par une fête populaire avec orchestre et bal.

L’Esbart Dansaire d’Andorre-la-Vieille, en plus de travailler pour maintenir les danses typiques, joue un rôle très important pour la revitalisation de la fête des falles. La Fanfare Luchonnaise est chargée à Bagnères-de-Luchon de jouer la musique des danses que les groupes de danseurs du luchonnais exécutent. Un certain nombre de communes d’Occitanie font appel aux musiciens traditionnels locaux pour interpréter des airs et faire danser des rondes et rondeaux autour du feu. Pour les faies, lorsqu’il ne reste plus que quelques petits feux par terre, à Bagà et à Sant Julià de Cerdanyola, tous les participants se joignent à la Danse de la Fia-faia. À Isil, la Marche des Fallaires est jouée à l’arrivée des falles, qui est la même mélodie sur laquelle les fallaires (les porteurs des flambeaux) danseront ensuite sur la place. Elle est suivie du ball pla, du ball de bastons et de la bolangera (la danse planière, la danse des bâtons et la boulangère), qui sont dansées par tout le monde.

À La Pobla de Segur, la population reçoit aussi les falles sur les accords d’un air traditionnel et, après avoir fait l’offrande de fleurs à la Vierge de Ribera, elle revient sur la place où tout le monde se joint à la danse de la sardane. Partout la fête continue au son de la musique d’un orchestre qui fera que la nuit sera courte. Les festivités, qui ont une fonction thérapeutique pour la communauté et qui sont une partie indissociable des célébrations du solstice, continuent avec un bal dans l’euphorie d’avoir accompli le rituel du feu et des danses traditionnelles.

Es Corbilhuèrs de Les

À Les, les membres de l’association Es Corbilhuèrs réalisent autour du haro les danses propres au Val d’Aran :

Eth Cadrilh. C’est une danse de cérémonie appropriée pour les fêtes et les célébrations importantes. Elle date du XIXe siècle mais sa chorégraphie, elle, est des années 1950. Comme son nom l’indique, la danse se fait par groupes de quatre qui effectuent différentes figures, chaînes, rondes … accompagnés de la musique et des paroles des chanteurs.

Eth Carrilhon. C’est une danse béarnaise chorégraphiée par les Corbilhuèrs. Les paroles ont été écrites par les chanteurs des Corbilhuèrs.

Eth Balh-Plan. Originaire du village de Canejan, cette danse se dansait pour la fête du village. Elle comprend un pas d’un ball pla et un pas sauté, avec des paroles traditionnelles et deux strophes composées par les Corbilhuèrs.

Era Aubada. C’est la danse la plus traditionnelle du Val d’Aran. Elle a commencé à être dansée au cours du XIXe siècle dans tous les villages de la zone.

Eth Tricotèr. C’est une danse de fête et de réjouissances  dansée à Canejan le jour de Carnaval par les jeunes de la commune qui allaient dans les rues en faisant voir comment ils « tricotaient », faisant et défaisant différentes figures, lors des chaînes, des farandoles et des tours.

Eth Barricot deth nòvi. Cette danse fait référence à l’invitation des amis de la part des jeunes mariés.

Le groupe porte deux types de vêtements différents : ceux typiques des paysans gascons et le costume de fête. Le costume féminin, qui est porté lors de la nuit de la Saint-Jean, est composé d’une jupe de dessus en feutre de laine, un jupon, une culotte longue et un tablier, une blouse blanche et un corset, un foulard et un chapeau de paille. Aux pieds, elles portent des sabots ou des sandales rustiques et des chaussettes de laine. Les garçons portent un pantalon et un gilet en feutre de laine, une chemise en lin, une ceinture large rouge et un chapeau sur la tête. Ils sont aussi chaussés de sabots ou de sandales rustiques.

Es Corbilhuèrs de Les a fait un vrai travail de récupération des instruments traditionnels de la zone : accordéon diatonique, cornemuse (eth bot), flûte à trois trous.

Les danses a les festes d’Isil

Même si les Falles sont une fête qui a été célébrée à Isil de manière ininterrompue, les danses n’ont pas été effectuées pendant de nombreuses années. Un article du journal La Veu de Catalunya daté du 10 juillet 1902 relatait que la danse planière  s’y dansait trois jours pendant la fête ainsi que le 24 au matin et le 25 l’après-midi de manière solennelle. La date à laquelle les danses se sont perdues n’est pas claire. Néanmoins, il semble qu’elles existaient encore plus ou moins durant la post-guerre (après la Guerre civile espagnole) et, d’après le témoignage de Pere Català Roca lors de sa visite en 1957, nous savons que quelques danses étaient conservées.

En 1978, Jaume Arnella et Dolors Llopart ont pu collecter les musiques au cours de conversations qu’ils avaient maintenues avec les personnes âgées du village. Les danses ont été reprises à partir de 1993 grâce à l’initiative du Conseil Culturel des Vallées d’Àneu, que le festival annuel Dansàneu a concrétisé. Depuis, tous les 23 juin, les danses des Falles d’Isil sont exécutées en ronde et autour de la Grande Falla  .

Actuellement elles sont dansées la nuit de la Saint-Jean quand les fallaires (les porteurs des flambeaux) ont jeté leurs falles (flambeaux) dans le bûcher.

  • Les musiciens commencent avec la Marxa dels fallaires, dansée en couple, seulement par ceux qui ont descendu des falles depuis le Faro. Pour pouvoir le faire, ils ont besoin du bâton (normalement de noisetier) qui leur a servi pour garder l’équilibre tout au long de la descente et aussi pour supporter et mieux répartir le poids de la falla. Les musiciens interprètent la partition quatre fois. Les fallaires se trouvent face à face, en couples, faisant un rang qui se déplace dans le sens inverse des aiguilles d’une montre autour de la grande falla.
  • Suit le Ball de Bastons, sur une mélodie ressemblant à L’Hereu Riera. Seuls les fallaires la dansent, par groupes de trois et dansant en même temps. Le bâton sera aussi indispensable pour faire cette deuxième danse. Ils en auront besoin pour le poser par terre et les croiser par groupes de trois. Les fallaires danseront d’abord autour d’eux puis ils les sauteront.
  • Ensuite c’est au tour du Ball Pla, conduit par les meneurs, qui marquent le rythme suivis par tout le village dans une danse ouverte à tous et où les danseurs interprètent la chanson tous en chœur. Pour faire la troisième danse, la « Danse Plane », les bâtons gênants seront jetés au feu. Au cours de celle-ci, les jeunes filles du village sortiront pour danser en couple avec les fallaires.
  • La dernière qui est interprétée est la Bolangera. Initialement ce sont les femmes qui la dansent et invitent les hommes : d’abord les locaux, ensuite ceux de la vallée et enfin les étrangers. Les musiciens interprètent la mélodie jusqu’à ce que les danseurs sortent de la place. Ces dernières années, beaucoup de gens se sont insérés dans la ronde, même de jeunes enfants ce qui rend sa bonne exécution quelque peu difficile d’autant que les danseurs forment par couple, avec leurs bras tendus, des arches sous lesquelles doivent passer les autres danseurs. Les musiciens ne peuvent pas jouer la même musique toute la nuit. Donc, quand le meneur voit que beaucoup d’arches sont formées et que la danse se prolonge trop, il l’interrompt et conduit les fallaires vers l’extérieur. Il ne parvient pas toujours à effectuer ce mouvement mais les musiciens le savent et ainsi quand ils voient que le meneur sort de la place, ils arrêtent de jouer et la danse est terminée.

Vous pouvez écouter les musiques ici :

Les musiques à Bagnères-de-Luchon

Les festivités du brandon sont accompagnées de divers groupes musicaux de la ville :

-La Fanfare Municipale. Depuis sa création en 1875, elle a toujours participé aux fêtes de Bagnères-de-Luchon en défilant dans les rues principales de la ville et en arborant son costume traditionnel accompagnée de tous les groupes folkloriques du Luchonnais.

– Le Groupe Folklorique des Fils de Luchon, dont la création remonte au mois de décembre 1934 (danseurs et chanteurs). Ce groupe compte à l’heure actuelle  membres. Lors de chaque représentation, les chanteurs sont habillés avec les vêtements d’un berger pyrénéen : veste et pantalon de velours noir, cape en laine blanche, ceinture large rouge, grandes chaussettes de laine. Ils se tiennent à un bâton en bois de houx.

Les hommes portent un petit boléro en laine rouge, un pantalon noir, de grandes chaussettes en laine sur lesquelles se croise un cordon, des sabots en cuir noir avec une pointe prononcée, un cordon orne aussi le col de leur chemise blanche comme pour les chanteurs. Les danseuses portent une capuche et une robe en laine rouge, un corselet de velours noir brodé de fleurs des champs, des gants aux mains et, comme les danseurs, elles sont chaussées de sabots en cuir noir avec une pointe prononcée.

– Le Quadrille Luchonnais, créé en 1991, a pour objectif de perpétuer, par les danses folkloriques, les traditions et coutumes populaires de la région.

– La Compagnie des Guides à Cheval, créée il y a plus de 250 ans.

La musique de La Pobla de Segur

Une fois que les fallaires et les jeunes filles arrivent sur la place de la Pedrera, les fallaires font un grand feu avec les falles (flambeaux). Ensuite, fallaires, jeunes filles et tous ceux qui le veulent dansent la traditionnelle sardane de La Pobla de Segur : Als Peus del Pirineu.

L’origine de cette sardane remonte à 1967 quand La Pobla de Segur a été reconnue capitale et héritière de la sardane.

À la suite de cette reconnaissance, les sœurs Assumpció et Montserrat Rocafort i Pons ont respectivement écrit et composé la sardane Als peus del Pirineu, dédiée à leur village natal. Avec le temps, ce morceau est devenu l’hymne des poblatans et des poblatanes. Actuellement, la Sardane de La Pobla – comme elle est appelée plus couramment – accompagne de nombreux actes festifs de la localité comme la descente des falles. Elle est toujours chantée comme l’une des chansons typiques des fêtes de Pâques. L’Orfeó Lleidatà a enregistré en 1967, pour la première fois, la sardane Als peus del Pirineu.

Les paroles sont les suivantes (partie de la sardane) :

Com joia meravellosa
als peus del bell Pirineu,
somriu la nostra Pobla
somriu, mirant al cel.

Dolcissims cants la veu entona,
sembla que clamin precs d’amor;
ballant contents eixa sardana
deixarà a tots un gran record.

Tot celebrant eixa diada
saltironem amb il·lusió.
Tralarà larà larala.
tralarà larà larala;
tot ballant eixa sardana
la festa s’alegrarà.

Tralarà larà larala.
tralarà larà larala;
veniu tots a festejar-la,
i tots junts dem-nos les mà.

Vous pouvez écouter la musique et lire les paroles de cette sardane ici :

La fia faia

À Bagà et à Sant Julià de Cerdanyola, la chanson de la fia faia est l’un des éléments fondamentaux de la fête. À Bagà, la musique commence lorsque les faies (flambeaux) sont enflammés. Elle les accompagne dans toute la descente puis la montée jusqu’à la place de la mairie. La danse, qui se chante et se danse autour du feu, se fait sur la place aux arcades.

Cette danse est composée de 6 phrases de 8 mesures chacune. Elle se danse en ronde autour du feu en se donnant les mains dirigées vers le bas et les pieds qui vont ensemble d’un côté puis de l’autre.

Les paroles sont les suivantes :

La crida
Fia-Faia, Fia-Faia,
que nostre Senyor
ha nascut a la palla! (bis)

El ball
Fia-Faia, Fia-Faia,
que nostre Senyor
ha nascut a la palla! (bis)
Fia-Faia, Fia-Faia,
que nostre Senyor
ha nascut a la palla! (bis)
Ballem al voltant del foc, foc que ens il·lumina,
en la nit més llarga de l’any, en la nit més divina.
Foc crema foc, (bis) crema la fia-faia,
foc crema foc, (bis)
Jesús ha nascut a la palla.
Foc crema foc, (bis) crema la fia-faia,
foc crema foc, (bis)
Jesús ha nascut a la palla.

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